Marques brûlant sa peau, son regard ambré restait ancré dans les ténèbres, une pierre de rune éclairait son chemin et il ressentait la brutalité d'un regard dans sa nuque. Marbre, il n'avait jamais été le genre de garçon qui était effrayé pour un rien. Mais ce regard soutenu, ce regard gênant, ce regard lourd qui pesait sur ses épaules le mettait mal à l'aise. Il s'était retourné, il voulait voir ce qui était en train de l'observer depuis de longues et interminables minutes. Ne tourne jamais le dos à une menace Neal, sa mère le lui répétait souvent lorsqu'il n''était âgé que de quinze ans. Neuf ans s'étaient écoulés depuis, et son propre conseil lui avait été fatal. « Qui que vous soyez, je vous prie de vous montrer. » Un rire aigu et mauvais avait retentit, il n'avait habituellement aucune crainte mais cette voix aiguë, cette voix féminine lui donnait froid dans le dos. La lourdeur de ce regard avait changé de position, il le sentait sur son côté droit, dans son dos. Et il avait sentit le poids de deux mains glaciales sur ses épaules. Vampire. « Ne t'ont-ils jamais apprit à ne pas prier un être maudit, mon cœur ? » Un soupir, il était effrayé. Il reconnaissait cette voix comme étant celle de la douce jeune femme qu'il avait croisé dans ce cimetière l'autre soir, cette apparition soudaine qui déposait sur une tombe un bouquet de lys et de jacinthes. Un courant froid tactile remontait du haut de ses épaules jusqu'au dessous de ses oreilles, ses dents pointues caressaient sa peau et le blessait à chaque instant. « Par l'Ange... » Il avait presque ressentit son sourire, il ressentait sa présence par sa peau glaciale et aucun souffle ne sortait de sa bouche. Vampire. Elle était froide, la douce, ses crocs glissaient sur sa peau chaude encore et encore, il avait l'envie de s'enfuir mais ne savait plus bouger. « J'omets souvent le fait que les Nephilims soient mal polis, on ne jure pas devant un être maudit, mon âme. » Erreur. Son souffle est court, il ressent le bien-être de la douce morte derrière son corps, il ressent une vive et douce douleur lorsque ses crocs entrent dans sa peau, il ferme les yeux. Douleur brutale, douce violence, son âme hésite entre sombrer dans une lumineuse folie ou laisser son regard ambré parcourir l'ombre à ses devants. « Je vous en prie. » Mauvais mots, son corps s'en est rendu compte lorsqu'il a refermé la bouche, sa glaciale mort lui volait de son précieux sang. La douleur ne fut que plus vive lorsqu'elle retirait les crocs ancrés dans sa peau, il avait lâché la pierre de rune qu'il tenait à la main et toutes lumières disparut soudain. « Ne t'ont-ils jamais dit de retenir les leçons, mon corps ? » Sa voix glaciale le brûlait, son corps transissait et son âme brûlait. Violence de larmes qui coulaient sur ses joues, ce fut la première fois en vingt-quatre ans que Neal Shipwash fut effrayé. « J'omets souvent le fait que ta famille n'est debout que de part ton existence. Je m'amuserais avec plaisir à vous éteindre à tout jamais. » Sa tête avait tourné de gauche à droite et il s'était tourné vers la douce femme qui lui parlait depuis quelques minutes maintenant. Sa peau était blanche comme la neige, sa chevelure de soleil et ses yeux d'une douce couleur qu'il ne pouvait définir. Elle était sublime, si on ne faisait pas attention à ses os qui ressortaient et aux lignées de veines rouges qui marquaient ses yeux. Son sourire orné de crocs remontait des courants froids dans le dos du chasseur d'ombres, la peur recouvrait ses yeux. Il avait vu la douce morte attraper des poignards à sa ceinture et avait reculé, il avait pourtant des armes mais ne savait quoi faire, il était hanté par une peur qui figeait tout ses moyens, et ce fut presque immédiatement le noir. Le dernier souvenir qu'il eut fut le goût de fer, le goût acre de sang contre sa langue. Sa seule force de survivre l'avait sortit d'un trou terreux. Sous ses ongles et sur sa peau, la terre avait prit place. Il ressentait son corps comme un éternel glaçon, mais ce glacial contour le réchauffait seulement. Envie brutale, envie de sang. Grognement. Il a faim, il ne sait pas comment. Il regarde ses mains et ressent une présence. Douce morte l'ayant assassiné, elle lui offre le plaisir du sang humain dans des sachets. Un bond lui a suffit pour la faire basculer, il lui a arraché des mains et il s'est éloigné, affamé. Mais elle s'est approchée de lui alors qu'il mangeait, sa main glissant dans ses cheveux sombres, d'autant plus sombres depuis que sa peau était devenue blanche. « Je t'offre l'immortalité, Neal Shipwash, en espérant que tu sauras me remercier. »

Son corps avait été indigne d'être aimé durant les premières années de sa nouvelle vie, se cacher du soleil qu'il aimait pourtant tant et perdre petit à petit les êtres qui lui étaient chers. Sa douce morte l'avait laissé fuir après lui avoir apprit ce qu'il devait savoir, l'avoir séquestré un long moment dans une pièce sans fenêtre pour qu'il perde la notion du temps. Il avait cru en devenir fou, mais pourtant voilà qu'il lui avait bien servit. Dépassant le siècle, le vampirique chasseur avait prit comme choix de construire son propre clan. Ses crocs et son sang lui avait permit de faire vivre ses semblables, son autorité douce lui avait permit de se faire respecter. Le monde avait décidé de lui retirer sa famille, il s'en était créer une nouvelle. Ses mains froides passaient sur ses yeux aux lignes rougies, un soupir faible sortait de sa bouche pour montrer son mécontentement. « Les Nephilims sont pas comme nous, Neal, t'as pas à les protéger comme ça, t'es complètement aveuglé et stup.. » Il avait levé la main droite et son regard ambré s'était posé sur le jeune vampire. Il s'était tut par peur de ce que dirait son chef, Neal le savait. Un sourire faible apparaissait sur ses lèvres sèches. « Rappelle moi qui je suis, s'il te plaît. » Le jeune vampire avait baissé son regard bleuté, désolé de ses mots comme de ses actes. Il s'était agenouillé devant le plus vieux, le regard saphir croisant le regard ambré. « Je suis désolé, mon chef, je voulais juste.. » Sa main s'était de nouveau levé, il inspirait le respect. Ses mains glaciales s'étaient déposées sur les épaules du plus jeune qu'il avait remit sur pieds, regard ancré dans le sien. « Tu n'as pas à t'excuser, tu es mon frère. Mais n'oublie jamais plus que ton chef est avant tout un nephilim, mon âme. Tu n'en étais peut-être pas un, mais je suis comme eux. Si tu t'avise de leur déclarer la guerre, tu deviendras solitaire. Et sans protection de ma part. » Le garçon aux yeux de saphir avait doucement acquiescé. Neal n'avait jamais plaisanté avec ce genre de choses, autoritaire mais pas trop. Il était le chef de cette famille qu'il avait construit, chaque être y vivant étaient ses frères, ses sœurs, ils n'étaient pas une seule classe en dessous de lui, ils étaient égaux. Et c'était probablement ce qui était le plus juste, dans le clan de Neal Shipwash.

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